Miriam Makeba

Publié le par Eva

Miriam Makéba, la Mama Africa nait  le  4 mars 1932 à Johannesburg en Afrique du sud. Son nom de clan est Uzenzile.  Elle vient à la musique assez tôt et à l’âge de 20 ans elle tourne avec les Manhattan brothers. L’un de ses plus grands succès est Malaïka qui est une chanson keynianne. Quand Zenzile la chante sur scène, la berceuse devient succès mondial et devient incontournable de la musique africaine. l'une de ses chansons les plus engagées est Soweto blues, enregistrée avec son premier mari, Hugh Masekela.


En fait Zenzi Makeba est une petite fille qui perd son père alors qu’elle n’a que 5 ans. Pendant toute son enfance elle est témoins des abominations de la ségrégation raciale qui sévit en Afrique du Sud. Elle vit de petits boulots, domestique, laveuse de voitures, et a une fille Bongi, alors qu’elle-même n’est encore d’adolescente. Elle chante donc dans les rues pour oublier sa condition et pour gagner un peu d’argent. Le hasard la met sur le chemin des Cuban bros, puis des Manhattan Brothers en 1952. Celle qui ne doit compter que sur elle-même est alors engagée comme choriste pour cette troupe. Le leader du groupe lui donne le prénom de Miriam. Miriam Makeba naît. Avec sa voix inimitable, elle devient bientôt très populaire et décide de chanter pour dénoncer le système d’apartheid qui sévit dans son pays.

 

Elle quitte l’Afrique du sud en 1958, pour une tournée mondiale. Elle rencontre alors Harry Belafonte qui lui donne sa ca chance un soir en 1959, et là le public ne s’y trompe pas, la sud africaine devient une star en quelques semaines aux Etats-Unis. Elle fréquente Duke Ellington, Marlon Brando, chante au Madison square garden pour l’anniversaire de Kennedy, aux côtés de Marilyn Monroe. Miriam Makeba perd sa mère en 1960 et se rend vite compte que le régime en place ne souhaite pas qu’elle revienne en Afrique du sud. Elle se retrouve donc en exil forcé et en interdiction de séjour dans son propre pays. Elle n’assiste donc pas aux obsèques de sa mère. L’exil dure trente ans. Années pendant lesquelles elle s’engage à la lutte contre les discriminations. Elle appelle au boy-cott de l’Afrique du sud devant les Nations Unies. Elle devient l’icône de la lutte anti-apartheid. Ses chansons parlent d’égalité, de paix, d’amour et de liberté.

 

Jazz, gospel, fusion, blues ou musiques traditionnelle xhosa, elle délivre ses messages avec dignité.

An evening with Harry Belafonte and Miriam Makeba, devient un succès mondial. Elle obtient le grammy award pour cet album en 1966 et devient la première sud-africaine à obtenir cette récompense. Après Pata Pata, c’est une vraie consécration. Elle se marie avec Stokely Carmicheal en 1969,après son divorce d'avec le trompettiste sud-africain, Hugh Masekela.  Mais ce mariage avec le chef militant des black-panthers des Etats-Unis, lui vaut un deuxième exil : le couple s’installe en  Guinée, à Conakry, sur l'invitation de Sékou Touré. C’est à cette époque qu’elle rencontre les Mandela, Nasser, et autres chantres de la lutte pour l’égalité des peuples. 1987, autre succès avec Paul Simon, avec l’album Graceland. Elle écrit alors sa biographie Makeba : my story.  Mama Africa et Stokely  restent mariés 10 ans.

Elle résidera en Guinée jusqu’à ce que Mandela lui demande revenir en Afrique du Sud en 1990. En 1985, elle reçoit en France, le titre de Commandeur des arts et lettres. Elle a aussi tourné dans plusieurs film traitant des questions de la ségrégation : apparition dans le documentaire américain Come-back Africa en 1959,  le rôle de Angelina, la mère dans Sarafina, film qui raconte les émeutes de 1976 à Sowéto.


En 1993 elle reçoit le doctorat honoris causa en musique de l'université du Cap. Elle recoit aussi le prix de la musique internationale de l'Unesco. 

1998, elle est faite docteure honoris causa en philosophie des universités de Durban et de fort Hare. C'est en 1999 qu'elle reçoit la plus haute distinction honorifique, "Nelson Mandela" pour ses contributions dans la musique. Une école porte son nom à prétoria.

Miriam Makeba meurt juste après un concert le 9 novembre 2008, en Italie, victime d’une crise cardiaque. Mama Africa aura encore une fois, fait vibrer son public d’émotion avant de tirer sa révérence.

Publié dans REINES D'AFRIQUE

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