Odile Nacoulma

Publié le par Eva

Nommée le  31 janvier 2006 à la Présidence de l’université de Ouagadougou, cette biochimiste de formation  est la première femme à occuper ce poste au Burkina faso. Elle passe deux ans à cette fonction jusqu’à la nomination le 20 décembre 2007 de son successeur.

Le 10 juin 2007 Odile Nacoulma est confrontée à la marche des étudiants de l’université de Ouagadougou. Elle est appelée à répondre aux doléances de  plus de 20 000 étudiants.

 

Odile Nacoulma est donc une pionnière dans son pays. Quel est son parcours ?

 

Odile Germaine Ouédraogo est épouse Nacoulma. C’est  une mère de 3 enfants.

Odile naît en 1949 et grandit au Burkina Faso. Son père, alors agent technique de santé rêve que ses enfants deviennent médecins ou pharmaciens.

 En 1966, Odile obtient son brevet élémentaire au cours normal des jeunes filles de Ouagadougou.  3 ans plus-tard elle réussit son baccalauréat sciences expérimentales.

 

Elle part ensuite pour Dakar où elle s’inscrit à la faculté de sciences. Elle y prend goût à la biologie, étudie la chimie et la biochimie et apprend également la géologie. C’est en France qu’elle parfait cet apprentissage car elle y obtient d’abord une licence puis une maîtrise en Biochimie.

En 1974, elle est la seule noire de sa classe de l’université de Lyon. C’est là qu’elle soutient sa thèse de doctorat.

 

Diplôme en poche, elle retourne au Burkina la même année et enseigne la chimie à l’université de Ouagadougou dans la section de l’institut supérieur polytechnique maintenant appellé institut du développement rural.

 

Odile Nacoulma a aussi contribué à la formation de plusieurs cinéastes africains actuels ?

 

De 1976 à 1983, c’est elle qui dirige l’institut panafricain d’éducation cinématographique, l’Inafec. C’est une structure créée avec le concours de l’Unesco. Elle est d’ailleurs titulaire de la chaire Unesco à l’université de Ouagadougou.  Pendant ces sept années, elle fait la promotion du septième art au Faso.

 

Mais elle connaît à la fin de son mandat quelques soucis d’ordre politique.

 

A cause de la révolution d’août 1983, elle est assignée à résidence pendant un an. En fait, en juin 83 elle est nommée ministre des affaires sociales et lorsque la révolution éclate, elle est l’une des personnalités qui en fait les frais. Mise à la retraite d’office, elle est écartée de toute vie politique et publique.

C’est à ce moment-là  qu’elle commence à réfléchir sur sa thèse d’état.

Dès 1984, elle est de nouveau libre de voyager, elle parcourt le monde et se documente. Elle entreprend alors de créer sa propre entreprise, spécialisée dans la fabrication et la commercialisation du beurre de karité.

 

C’est seulement en 1992 qu’elle est réintégrée dans la fonction publique.

 

Oui ! retour à la case départ, maitre assistant à l’université de Ouagadougou, mais décidément c’est une femme pleine de ressources car nous savons qu’elle avait entamé depuis sa résidence surveillée la rédaction de sa thèse d’état. Thème :  "Plantes médicinales et pratiques médicales traditionnelles au Burkina Faso. Cas du plateau central"

Pour Odile Nacoulma la pharmacopée traditionnelle reste encore à se développer afin qu’elle serve efficacement au plus grand nombre.

Après sa soutenance en 1996, elle passe maitre de conférence dans les comités techniques spécialisés du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur(CAMES) en juillet 1997.

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans REINES D'AFRIQUE

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