Césaria Evora

Cesaria est née le 27 août 1941 à Mindelo dans une famille de 5 enfants. Sa mère Dona Joana était cuisinière pour les riches. Le père de Cesaria, Justino da Cruz Evora, jouait du cavaquinho (petite guitare à quatre cordes), de la guitare et du violon. Lorsqu’il décède, Cesaria a 7 ans.

Cesaria fut confiée dans sa tendre enfance à sa grand-mère puis aux religieuses. C’est à cette époque que Cize’ c’est son petit nom, commence à chanter le dimanche sur la grand-place, accompagnée de son frère Lela, saxophoniste.

La vie de Cesaria est liée au quartier chaud Lombo investi autrefois par les portugais. Elle y fit ses classes de vie et de chant avec le compositeur Gregorio Gonçalves, célèbre personnage de théâtre de rue.

Cesaria commence véritablement sa carrière à 20 ans. Elle est alors invitée à chanter pour la Congelo, compagnie de pêche fondée avec des capitaux locaux et portugais. Pour toute rémunération, elle avait droit à un dîner en guise. Et à l’aube, elle redevenait une femme comme les autres. Sa  rencontre avec le musicien Eduardo, plus âgé qu’elle, la propulse dans les média.  Elle chante à Radio Mindelo et sa réputation s’étend alors vers les îles voisines..Et comme souvent dans ce métier, Eduardo se révèle être son premier grand amour.  Quand il part  pour l’Europe, Cesaria chante dans les bars et sur les bateaux.

Elle entonne des mornas pour les coopérants, avocats et autres aventuriers.

 
Dans les années 60, João Mimoz, un commerçant qui possède un petit magnétophone enregistre deux de ses chansons et envoie la bande au Portugal pour en faire un 45 T. L’année suivante, Frank Cavaquim décide d’en produire un deuxième mais c’est un double échec cuisant.

 En 1975,après l’Indépendance du Cap-Vert, Cesaria cesse de se produire en public, plonge dans une période de dépression pendant dix ans.

Sa chance tourne quand au début des années 80, Isaura, pharmacienne et amie de longue date décide de monter un spectacle dédié à sortir la chanteuse de la pauvreté.

Il faut dire que beaucoup la considéraient déjà comme « la Voix du Cap-Vert ».

Mais Cesaria se sent humiliée. Isaura lui propose  alors de participer à un enregistrement d’album  à Lisbonne.  L’album ne marchera pas.

 
En 1987, avec le grand chanteur Bana, elle effectue une série de concerts aux USA dans la communauté cap-verdienne du New-Jersey. Mais la tournée n’est pas un franc succès.

De retour à Lisbonne, elle se produit quelque temps dans le restaurant de Bana,  pour payer son billet de retour.

 Et C’est là !!!  alors qu’elle chante dans ce restaurant, qu’elle rencontre José da Silva, qui deviendra son mentor et producteur attitré.  José tombe amoureux de cette voix sublime. Il propose à Cesaria de venir à Paris y faire un disque. A  47 ans,  elle n’a plus rien à perdre, ne connaît pas Paris et dit oui. Le voyage est organisé pour l’année suivante. Elle quitte sa maison délabrée, du n°7Mindelo, de la rue William Du Bois, près du port.

 
C’est la naissance de l’album La diva aux pieds nus, José a engagé quelques uns des musiciens cap-verdiens les plus réputés : Luis Morais, Paulino Vieira, Manu Lima…

La sortie du disque est célébrée au New-Morning, le 1er octobre 88. La salle est à moitié pleine, mais un titre Bia Lulucha, aux accents de zouk, fait un tabac dans la communauté cap-verdienne.

José est persuadé que la chanteuse a du talent beaucoup plus large. Il décide, en 1990, d’enregistrer un deuxième album acoustique et électrique », Distino di Belita voit le jour.

 
Césaria enregistre alors avec José un album uniquement acoustique fin mai 91. La presse spécialisée l’encense. En octobre sort l’album Mar Azul, qui est immédiatement programmé sur les radios. le public reconnait la diva aux pieds nus.

 
Miss Perfumado a été nommé aux Grammy Awards après sa sortie américaine, en 1999. C’est l’album qui comporte le titre  Sodade.

En juin 1993, Cize remplit L’Olympia.

« Chez nous, dit-elle, on dit qu’il vaut mieux boire le fiel d’abord et le miel ensuite. Maintenant, je bois du miel. »