Gisèle Rabesahala

Publié le par Eva

Fille de militaire, descendante d’un noble du 19ième, proche du roi Andrianampoinimerina, Gisèle Rabesahala, est née en 1929 à Madagascar. Tout au long de sa jeunesse elle fait l’expérience de la colonisation et en 1947, plus précisément lors de l’insurrection de mars 1947, la jeune Gisèle, 18 ans,  témoin des exactions subies par les malgaches qui combattent contre l’oppression et pour leur liberté, elle se lance dans la résistance aux côtés de ses voisins et amis.
 
On parle d’un bilan de 90 000 morts du côté malgache pendant les événements de 1947.
On se souvient tristement de cette expérimentation d’une nouvelle technique de guerre psychologique par l’armée française : des victimes étaient éjectées vivantes d’avions en plein vol pour dissuader la rébellion de leurs compatriotes...
 
En 1950, Gisèle Rabesahana participa à la fondation du Comité de Solidarité de Madagascar, le Fifanampiana Malagasy, qui mène une campagne nationale et internationale contre la répression qui s’abat sur les patriotes de 1947. Le mot d'ordre du mouvement c’est: "ho tonga anie ny Fahafahana!", "Que vive la liberté!"
Il faut dire que depuis 1947 jusqu’en 1959, année de l’indépendance de Madagascar, Gisèle est en première ligne de la résistance, elle dirige le parti AKFM, Parti du Congrès de l’Indépendance de Madagascar, créé en  octobre 1958 avec la proclamation de la République malgache.
Sa carrière politique ainsi entamée, elle est nommée en 1977 pendant la 2ième république, ministre de la culture et de l'Art révolutionnaire. Elle essaiera donc d’appliquer ses idéaux, et ceux de ses camarades de la résistance.
 
Aujourd’hui encore, on écrit parfois à Mme Gisèle Rabesahala, avec à l’en-tête " Mme la Présidente des Evénements de 1947 ", puisqu’elle avait eu à coeur, lorsqu’elle était ministre de la culture, de faire rechercher les charniers, de dresser dans tout le pays des obélisques et apposer des stèles commémoratives.
Dans son ouvrage intitulé : "Que vienne la liberté!", paru en 2006, elle souhaite qu’on adopte une vue plus scientifique sur cette époque et que Paris ouvre ses archives, et surtout reconnaisse cette page peu glorieuse... " Il ne s’agit pas de se recouvrir la tête de cendres. Juste accepter les faits. Pourquoi les diplomates français, invités comme tous les autres depuis 1977, n’ont-ils jamais osé participer aux cérémonies d’anniversaire ? "
 
Gisèle rabesahala est devenue "Rayamandreny" le 19 août 1998 par décret du président Didier Ratsiraka, cela signifie qu’elle est chevalier de l'Ordre national malgache : Grand Officier. Sénatrice depuis 2001, elle est aussi depuis le 24 août 2004, Grand Croix de 2è classe, par décret du président Marc Ravalomanana.
Aujourd'hui, sa seule et unique préoccupation c’est "la passation du flambeau" aux plus jeunes pour "Que vienne la liberté!"
 
 
 

Publié dans REINES D'AFRIQUE

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