Maria de Lourdes Mutola.

Publié le par Eva

J’ai eu envie de rendre un grand, grand hommage à une reine mozambicaine. C’est la plus grande sportive africaine de tous les temps, c’est une athlète hors-normes qui n’a jamais été satisfaite de sa petite taille, elle mesure en effet 1m62 pour 61 kilos. Elle est née le 27 Octobre 1972 à Maputo, elle disputait cette année ses 9ièmes mondiaux d’athlétisme. Vous avez deviné de qui je parle ??? Je parle bien-sûr de Maria de Lourdes Mutola.
 
Ses mondiaux d’athlétisme 2007 se sont achevés cette année à 50 m seulement de la ligne d’arrivée de la finale du 800m, il faut dire qu’à 35 ans Maria Mutola participait à sa 21ième compétition internationale.
Elle est détentrice de deux records du monde du 1000 m, c’était en 1995 à Bruxelles et en 1999 à Stockholm en indoor et du record d’Afrique du 800m.  
 
Rien ne laissait présager que Maria embrasserait une carrière internationale d’athlète car à l’école de Maputo la petite Mutola pratiquait le football. Mais frustrée parce que ses adversaire n’acceptait pas de jouer contre elle, et ne pouvant non plus faire du Basket-ball comme ses frères, elle dut se résoudre à changer d’univers. Il faut noter quand-même qu’elle jouait dans une équipe de garçons et à l’époque cela était très mal vu. Elle arriva à la course avec l’entré dans sa vie d’un poète mozambicain, son père spirituel en quelque sorte, José Craveirinha qui lui présenta Stélio, entraîneur d’athlétisme.
Alors avec beaucoup de travail et d’obstination, elle se met à l’athlétisme.
Ainsi à 15 ans, Maria Mutola est considérée comme une surdouée des pistes car elle survole les compétitions nationales. En 1988, elle gagne la médaille d’argent du 800m aux championnats africains d’athlétisme. En 1990 elle intègre le top 50 des spécialistes du demi-fond et trois ans plus-tard en 1993, premier exploit à Stuttgart en Allemagne, elle est championne du monde du 800 m.
 
Pour la petite anecdote, elle racontait qu’après son premier entraînement professionnel avec Stélio, elle avait eu si mal qu’elle ne pouvait plus s’asseoir. Elle avait donc déserté son club pendant une semaine.
 
Maria Mutola est une self-made woman, cela signifie qu’elle s’est pratiquement faite toute seule. Médaillée d’or des jo de Sydney en 2000, mais sa course la plus flamboyante fut sans doute la finale du 800 m des championnats du monde à Edmonton , au Canada. Elle faisait toute la course derrière les favorites et ce fut vraiment au dernier moment qu’elle dût se surpasser pour gagner la course, Trois centièmes de secondes seulement devant sa rivale l’allemande Stéphanie Graf.
Ses adversaires l’appelaient affectueusement la panthère noire des pistes. Il faut savoir qu’en 2002 à Madrid, elle avait voulu quitter la compétition après sa médaille d’or aux mondiaux, pour,,,,,,, avait-elle alors déclaré « laisser la place aux jeunes talents qui sont bourrés d’ambition et qui veulent goûter au podium. J’ai confiance en eux  ». Elle avait également voulu rendre hommage aux femmes africaines : " A Madrid, je dois prouver que la femme africaine est une sportive accomplie, et qui mérite de gagner l’or " Mais elle a finalement continué puisqu’elle était encore alignée à la finale d’Osaka, au Japon le 28 Août dernier.
 
Maria Mutola est en tout cas aussi une femme de cœur car elle a crée la fondation Maria Mutola pour les enfants défavorisés, fondation qui a permis à plus de 30 jeunes athlètes mozambicains de participer à des compétitions internationales. Elle encourage également l’intégration du sport dans les programmes scolaires, et prévoit la construction d’un centre d’entraînement professionnel à Maputo. « Tous les enfants du Mozambique devraient avoir un Craveirinha dans leur vie, déclare Maria Mutola, quelqu’un qui ait foi en leur talent et soit prêt à les aider. C’est la raison d’être de ma fondation. »
En 2000, sa notoriété a permis à un club de football mozambicain d’éviter la relégation en deuxième division en acceptant que le club utilise son image sur des tee-shirts.
 
Elle est l’une des seules femmes à avoir reçu en 2003, le plus grand prix d’athlétisme au monde – un jackpot d’un million de dollars récompensant six victoires consécutives aux compétitions de la Golden League de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme. C'est la première année que le gros lot revient à une seule athlète.
La même année, Maria fut nommée émissaire pour la jeunesse auprès du PNUD
Une rue et un stade portent son nom. Peut-être une façon de remercier l’athlète de l’attachement qu’elle porte à sa terre natale.
On peut dire qu’avant de tirer sa révérence elle aura marqué l’athlétisme mondial de son panache et de sa longévité. Qui sait peut-être n’a-t-elle pas dit son dernier mot ?
 
 
 
 
 

Publié dans REINES D'AFRIQUE

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